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Petits écrits de la Main Gauche
Informations aux lecteurs

Samedi 18 novembre 2023 :

PUBLICATION DU TOME 1 DE CAUGHT IN THE MIDDLE LE 18 NOVEMBRE 2023
Pour s'y retrouver avant la lecture : Avant-Propos The Legend Of Zelda

- Caught in the Middle (fanfiction du jeu Zelda Breath of the Wild) =>
T2 achevé ; T3 en cours d'écriture.

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10 juillet 2015

Le Bunker - Chapitre 09

Ma réflexion fut de courte durée.

Je n’étais sûre que de deux choses : que j’étais en train de tout faire foirer, et qu’il fallait obligatoirement régler cette histoire au plus vite. Il était hors de question que ma vie s’écroule ainsi autour de moi sans que je n’en fasse rien, hormis en précipiter la fin comme je venais de le faire toute la journée.

Je devais mettre les choses au clair, et vite.

J’enfilai mon blouson accroché à une patère et sortis vivement en cette fin d’après-midi venteuse. D’un pas résolu, je me dirigeais vers le bunker, persuadée que je la trouverais là-bas. La marée ascendante se fracassait contre la falaise avoisinante, tentant vaille que vaille d’atteindre la bâtisse de béton trônant dessus. Les coefficients étaient importants aujourd’hui, et comme bien souvent, ils entraînaient immanquablement un changement radical de climat. Je frissonnais sous le vent glacial, refusant de me laisser abattre, tandis que des nuages grisâtres s’amoncelaient lentement au-dessus de ma tête, menaçants.

Les premières gouttes de pluie commençaient à tomber lorsque je franchis précipitamment l’entrée du bunker, plutôt soulagée de me savoir à l’abri avant d’être trempée des pieds à la tête. Je ne fus qu’à moitié surprise de contempler la pièce vide, qui n’avait guère changé depuis mon dernier passage. J’avais la ferme intention de l’attendre ici-même, espérant que les nuages annonciateurs d’averses la rapatrieraient ici.

Comme lors de ma première visite, mon regard fut attiré par l’inscription si travaillée au mur : « Chose défendue. Chose désirée. » Un triste sourire s’accapara de mon visage pendant que je m’en approchais, songeant à mes pensées quelques jours auparavant en la lisant. J’avais bien raison de plaindre le pauvre qui avait inscrit ça, parce qu’aujourd’hui, j’étais à sa place.

Presque inconsciemment, je levai la main sur le mur afin de toucher l’inscription du bout des doigts. Je l’avais à peine effleurée qu’une voix reconnaissable entre toutes jaillit derrière moi, sur un ton légèrement taquin :

_ Tu cherches quelque chose ?

Je me tournai vers Thi, et sa vision m’obligea soudainement au plus grand des self-controls. Encore sur le pas de la porte, ses cheveux étaient humides et un peu emmêlés, ses joues rosies par la course qu’elle avait dû entreprendre pour distancer la pluie. Elle dégageait à cet instant une sorte de beauté sauvage qui risquait vite de me laisser à sa merci si elle cherchait à en user.

_ Plus maintenant, répondis-je calmement, tentant de demeurer passive.

Face à mon expression, je vis un léger sourire se peindre sur les lèvres de Thi. Elle me disséquait de ses yeux d’obsidienne, lisant en moi comme dans un livre ouvert.

_ Tu voulais me dire quelque chose ?

_ Il faut que ça s’arrête, assenai-je rapidement tant que j’en avais la force.

Elle s’avança davantage dans la bâtisse, me toisant de ses yeux intenses sans vergogne, un air malicieux inscrit sur le visage.

_ Qu’est-ce qui doit s’arrêter ?

_ Tout ça, affirmai-je, toi, moi, nous.

_ Il y a un nous ? demanda-t-elle d’un ton innocent, son léger sourire le détrompant.

Je vis clairement son regard descendre le long de mes courbes. Mon cœur battait à tout rompre, avec la désagréable sensation qu’un étau se resserrait autour de moi sans que je puisse l’en empêcher.

_ Ne me prend pas pour une conne, repris-je. Tu sais très bien ce que je veux dire.

_ Pas du tout, figure-toi. Va falloir que tu m’expliques.

Elle croisa les bras calmement sans me lâcher du regard, appuyant son épaule contre le mur à côté d’elle. Ses yeux ne cessaient de me détailler de haut en bas, carbonisant mon épiderme. J’avais effroyablement chaud, mais un réflexe me poussa à resserrer mon blouson contre moi, comme pour me protéger.

_ Alors ?

_ Qu’est-ce que tu veux que je te dise au juste, Thi ? m’exclamai-je d’une voix peu assurée.

_ Que tu répondes à la toute première question que je t’ai posée quand je suis venue chez toi, et à laquelle tu ne m’as jamais vraiment répondu. Qu’est-ce que tu attends de moi ?

Je paniquai. Je savais qu’elle jouait avec moi, je savais qu’elle voulait entendre ce que je ne cessais de penser depuis que je la connaissais. Mais le dire à voix haute, le faire franchir mes lèvres, le rendrait bien trop réel à mon goût.

_ Pourquoi devrais-je répondre à tes questions, alors que tu restes muette quand je te demande quelque chose ? rétorquai-je en tentant de réorienter la conversation.

Son rire narquois résonna alors de façon lugubre sur le béton armé. Le bruit de la pluie dehors s’intensifia, tandis que les vagues mugissaient à nos côtés, quelques embruns envahissant notre abri de fortune.

_ Parce que c’est toi qui débarques ici pour régler des comptes, dit-elle comme une évidence une fois son rire évanoui. Dis-le, Léa. Qu’est-ce que tu veux?

Son regard se posa alors sur mes lèvres, une lueur carnassière y brillant dangereusement. Je déglutis péniblement en la voyant se décoller du mur et s’avancer lentement vers moi d’une démarche prédatrice qui ne me présageait rien de bon.

_ Je… balbutiai-je, je veux…

_ Tu veux ? m’encouragea-t-elle, un sourire inquiétant perché sur ses lèvres.

Instinctivement, je reculai de quelques pas pour garder une distance de sécurité qui me semblait plus que nécessaire en cet instant. Son regard noir était vrillé en moi, me mitraillant avec délice, me murmurant toutes ces promesses que je ne voulais pas entendre. Mon cœur s’accéléra, sans que je sache si c’était la peur ou autre chose qui l’avait influencé.

_ La petite bourgeoise a perdu sa langue, on dirait, se moqua-t-elle sans cesser d’avancer.

_ Je t’ai déjà dit que je n’étais pas une petite bourgeoise, répliquai-je dans une vaine tentative d’assurance. 

Mon dos heurta le mur derrière moi, réduisant considérablement ma marge de manœuvre. Je gardai les yeux fixés sur Thi qui continuait d’avancer inéluctablement, prête à bondir sur moi à tout instant. Son regard accaparé par mes lèvres était les meilleures chaînes du monde : j’étais paralysée, incapable de faire le moindre mouvement. Je me rendais bien compte que dans mon impulsivité, j’avais couru tête baissée dans son piège, et que celui-ci à présent, se refermait sur moi inéluctablement.

_ Arrête, suppliai-je d’une voix plus faible que je n’espérais.

_ Que j’arrête quoi ?

Elle colla alors tout son corps contre moi, le moulant sur mes formes, l’ajustant. Elle posa ses mains sur le mur froid, m’encerclant, tandis qu’elle soudait nos hanches l’une contre l’autre avec une facilité déconcertante, témoin criant de ma vulnérabilité. Le contact m’électrisa, rendant ma respiration saccadée.

_ Qu’est-ce que tu cherches à…

_ Je ne cherche rien Léa, m’interrompit ma prédatrice le plus sérieusement du monde, dis-moi plutôt ce que TU cherches…

Elle s’approcha à quelques millimètres de mon visage, parcourant mes lèvres de son souffle chaud et enivrant. Je sentais cette terrible chaleur en moi qui m’intimait l’ordre de l’embrasser, d’enfin assouvir tous ces tourments qui me brisaient.

_ Dis-le, Léa, murmura Thi dans le creux de mon oreille. Assume enfin ce qui te dévore.

_ Qu’est-ce que…

Je ne pus terminer ma phrase en sentant une langue inquisitrice parcourir ma carotide en une douce caresse, me faisant subitement chavirer les sens. Elle chemina lentement le long de ma mâchoire, s’attardant un instant à proximité de mon lobe d’oreille, avant de s’en saisir en une douce morsure.  Instinctivement, un léger gémissement s’échappa de mes lèvres entrouvertes, et mes mains se posèrent convulsivement sur ses hanches, hésitant entre l’éloigner de moi ou la rapprocher encore plus.

_ Thi… On ne doit pas. Je ne peux pas…

Aussitôt, je sentis deux mains de fer se saisir de mes poignets pour les amener brutalement au-dessus de ma tête. Je me sentais coincée dans un étau délicieux, baignant dans la tentation suprême. Je savais que je devais lui résister. Je le savais pertinemment. Mais plus le temps passait, et moins je parvenais à m’en rappeler la raison. Si seulement elle pouvait se reculer…

Son souffle chaud vint à nouveau caresser ma nuque tandis qu’elle s’approchait délicatement de mon oreille.

_ Tout est toujours possible, Léa. Ce que je te demande, c’est ce que tu veux…

Je secouai la tête, tentant de m’éclaircir les idées du mieux que je pouvais tandis qu’une délicate morsure s’enfonçait dans la chair de mon cou, me poussant à me crisper. Une main inquisitrice s’aventura sous mon haut, caressant mes flancs avec une incroyable douceur qui me faisait vibrer. J’avais l’impression que mes jambes étaient prêtes à se dérober sous moi, et que seuls mes poignets entravés me maintenaient debout.

_ Thi, je… je ne pensais pas à ça quand je suis venue, je ne pensais pas que…

Un doigt sur mes lèvres m’ordonna de me taire impérieusement, tandis qu’elle rivait son regard d’obsidienne sur moi.

_ Assume tes désirs. Dis-moi ce que tu veux.

A peine avait-elle prononcé ces mots que je sentis sa cuisse se faufiler et atteindre mon entrejambe, y exerçant une pression divine. Je tremblai, inspirant un grand coup sous le frisson qui remontait de mes reins à son contact. J’avais l’esprit embrumé, incapable d’assimiler réellement ce qui se passait. Je fermais les yeux, tentant de réfréner la vague qui montait dangereusement de mon bas-ventre, sentant le regard noir de Thi se repaître de mon trouble. Je ne pouvais pas être là, je ne pouvais pas me trouver coincée par cette femme, le dos contre le mur humide d’un bunker, sa cuisse me masturbant lentement, alors que mon mari était là, à quelques kilomètres.

Je ne pouvais pas être pantelante entre ses bras, le corps criant mon désir, me suppliant d’accepter cette douce reddition, de me jeter sur ses lèvres si proches. Je ne pouvais pas être aussi excitée par son comportement prédateur, par ses caresses sur ma peau.

_ Je ne veux pas ça, assenai-je brutalement en un murmure, d’une voix beaucoup plus faible que je ne l’espérais.

Un léger ricanement me répondit, me forçant à rouvrir les yeux pour la trouver là, nez à nez, prête à m’embrasser.

_ Menteuse.

Elle laissa sa langue s’égarer lentement le long de ma lèvre inférieure, l’effleurant délicieusement. Au même instant, sa main s’évada à la naissance de mes seins et sa cuisse exerça une pression plus forte sur mon sexe. Je ne pus retenir une inspiration surprise sous la tension qui envahit mon corps, conséquence inéluctable des douces attentions auxquelles il était sujet.

Thi profita alors de mes lèvres entrouvertes pour se jeter sur elles. La chaleur de son corps contre le mien, le goût légèrement salé de sa bouche, provoquèrent en moi une véritable décharge électrique qui me laissait engourdie. Le cœur affolé, je tentai une dernière fois de m’enfuir de cette prison dangereusement tentatrice.

A peine avais-je esquissé un léger mouvement de recul que la main de Thi sur mes poignets se resserra. Un glissement appuyé de sa cuisse sur mon entrejambe me mit à la torture, sa main sous mon haut me griffa le dos, m’obligeant instinctivement à me cambrer, et sa langue n’eut même pas besoin de forcer le passage de mes lèvres. L’excitation enivrante qu’elle provoqua en moi à cet instant me fit alors définitivement capituler en un soupir.

_ Toi. C’est toi que je veux.

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Commentaires
V
J'ai chaud!!!!!
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