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Petits écrits de la Main Gauche
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Samedi 18 novembre 2023 :

PUBLICATION DU TOME 1 DE CAUGHT IN THE MIDDLE LE 18 NOVEMBRE 2023
Pour s'y retrouver avant la lecture : Avant-Propos The Legend Of Zelda

- Caught in the Middle (fanfiction du jeu Zelda Breath of the Wild) =>
T2 achevé ; T3 en cours d'écriture.

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24 février 2015

C'est moi, Julia - Chapitre 2

Marie accepta d’annuler tous ses beaux projets. Ceux-ci convenaient très bien à une peine de cœur, nullement à la perte de toute une vie.

Nous passâmes le reste de la soirée chez moi, à discuter de tout et de rien. Comme toujours la présence  de Marie m’apportait du baume au cœur. Nous parlâmes durant plusieurs heures du pétrin dans lequel je pouvais me trouver, rabâchant encore et encore les conséquences liées à la décision de la médecine du travail.

Marie participa patiemment, sentant que j’avais besoin d’exprimer toutes mes inquiétudes à en avoir la nausée. Elle parvenait même à garder un semblant d’intérêt pour mes paroles redondantes, acquiesçant quand il fallait, questionnant quand nécessaire. Cette fille était l’amie parfaite en tout point.

A plusieurs reprises, j’abordai mon rendez-vous du lendemain, m’interrogeant sur ce qu’il allait m’apporter. Je n’étais jamais allée vers les services sociaux, bien trop étiquetés placement d’enfants et aides financières pour moi. Ça ne me concernait pas.

Cependant, cette perspective me donnait un peu de baume au cœur. Probablement qu’elle n’allait rien changer à ma situation, mais qu’un professionnel se préoccupe de moi me rassurait. Je me sentais moins seule, moins perdue. Et malgré moi, une lueur d’espoir s’était allumée dans un coin de ma tête.

Au bout d’un certain temps, Marie parvint cependant à réorienter la conversation, m’entrainant dans son sillage. Elle parvint même à m’arracher un rire lorsqu’elle me raconta avec forces détail les situations loufoques qu’elle pouvait rencontrer dans son travail. Marie était conseillère en assurance, et j’aimais beaucoup les anecdotes des petits vieux qui voulaient se faire rembourser leur dentier après qu’il soit tombé dans la cuvette des toilettes. C’était, selon eux, un accident de la vie s’ils avaient diminué la dose de colle dentaire prescrite. Aussi, ils voulaient faire fonctionner leur responsabilité civile.

En toute sincérité, nous passâmes surtout une bonne partie de la soirée à faire diminuer ma réserve d’alcool. Commençant par un sage Martini, nous avions terminé à quatre heures du matin avec un rhum arrangé en étant passées faire un tour près des bières et des vins entre temps. Pour couronner le tout, nous avions négligé l’importance du repas, nous gavant de gâteaux apéritifs peu nourrissants.

Ce fut donc moitié hilare, moitié emplie de désespoir que je me trainais dans les escaliers, emmenant une Marie pas très fraiche dans mon sillage. Et ce fut seulement après la description excessivement détaillée du pénis de son dernier plan cul, qui apparemment ressemblait à s’y méprendre à un bouchon de champagne, que nous parvînmes à gravir les dernières marches.

Lorsque nous nous glissâmes sous les draps, Marie vint naturellement se blottir dans mes bras, continuant à babiller à tout va. Il était assez régulier que nous nous endormions enlacées quand nous partagions le même lit. Après tout, quoi de plus agréable et de réconfortant que de s’assoupir avec la chaleur d’un corps contre le sien. Seulement, dans l’état actuel des choses, je regrettais silencieusement d’avoir laissé Marie boire autant. Dans ces moments-là, il devenait impossible de l’empêcher de parler, l’avantage étant qu’elle devenait excessivement drôle. Elle continua donc à enchaîner ses histoires de plus en plus loufoques, intarissable. Marie trainant avec elle une poisse inimaginable, son répertoire d’anecdotes amusantes était aujourd’hui devenu inépuisable.

Ceci expliquait également son métier : quelle meilleur conseiller en assurance avoir que la plus grande malchanceuse du pays ? Dès ses quinze ans, elle connaissait par cœur les garanties de sa responsabilité civile, tant elle l’avait sollicitée. Ses parents la laissaient même effectuer les démarches auprès de l’assureur.

Aussi, ce fut avec la voix de Marie raisonnant dans ma cage thoracique que je m’endormis presque paisiblement, pour la première fois depuis très longtemps.

 

****

 

Lorsque j’ouvris les yeux le lendemain matin, je ne fus guère perturbée par l’heure tardive et restai encore quelques instants dans le cocon tendre du demi-sommeil. J’avais la bouche pâteuse, mais je constatai non sans fierté n’avoir aucun autre symptôme suite à mon ivresse de la veille. En un éclair de conscience rétroactif, je sursautai en saisissant mon réveil, réalisant que j’avais rendez-vous dans la demi-heure qui suivait.

 J’affligeai un grand coup de coude au corps mollasson de Marie affalé à côté de moi et bondis hors du lit. J’attrapai mes habits au petit bonheur la chance et hurlais une dernière fois sur le pas de ma porte :

_ Marie ! Bouge ton cul, t’es en retard au boulot !

Et je m’en fus dans la salle de bain. Je n’eus même pas le temps de faire couler l’eau que j’entendais déjà la porte d’entrée claquer. Avec une demi-journée d’absence, je sentais que son patron allait l’accueillir à bras ouverts…

Un quart d’heure plus tard, je sautais dans ma voiture. J’arrivais cinq minutes en retard pour que l’on me signale que Mme Perrière en avait encore pour un quart d’heure. C’était bien la peine de se presser.

Je folâtrais dans la salle d’attente, la tête encore engourdie par ce réveil brutal. Je détestais devoir me presser au lever. Et je détestais attendre. Notre premier rendez-vous ne s’annonçait donc pas sous les meilleurs augures qu’il soit.

 Après une demi-heure, j’hésitais entre partir et rester pour lui signifier mon ressenti. J’optai pour la deuxième option, n’ayant rien d’autre à faire, et désireuse de passer mes nerfs sur quelqu’un. Malgré l’excellente soirée passée la veille, mon sentiment d’injustice n’avait pas totalement disparu. Et hurler à tout va sur la représentante d’une administration avait quelque chose de profondément jouissif.

Par ailleurs, je trouvais son retard parfaitement irrespectueux. De la part d’un médecin, je pouvais comprendre, mais pas d’une assistante sociale. Je l’imaginais parfaitement, actuellement, en train de finir de boire son café en comparant la couleur de ses ongles avec celle de ses collègues, là-haut, pendant que je poireautais bêtement, en bas.

La porte d’un bureau s’ouvrit sur ma gauche, et je vis un homme d’une cinquantaine d’années, grand et large d’épaule, sortir en boitant avec un air serein et sûr de lui. Il avait les cheveux d’un blanc éclatant et des rouflaquettes lui mangeaient son visage endurci par le labeur et tanné par le soleil. Ses yeux rougis trahissait qu’en entrant dans ce bureau, il n’avait certainement pas cet air conquérant.

Ma colère disparut d’un coup. Elle ne buvait pas un café. Elle était occupée à rendre toute sa dignité à un homme brisé. Je commençais d’ores et déjà, en parfaite contradiction avec mes émotions précédentes, à éprouver du respect pour cette femme que je n’avais pas encore vu.

La porte se referma, me laissant plantée là, incrédule. N’était-ce pas mon tour ?  

Je commençai à croire qu’elle avait oublié notre rendez-vous lorsqu’une voix que je reconnus chanta à mes oreilles.

_ Mlle Lavoisière ?

Je relevai la tête et demeurai figée quelques instants.

Quand on me parlait d’assistante sociale, un stéréotype me venait en tête. Une femme d’une cinquantaine d’années, l’air strict et les cheveux enfermés dans un chignon serré, le tailleur au-dessus des genoux et la jupe remontée jusqu’aux côtes. Une vieille fille conservatrice attablée à un bureau débordant de dossiers jamais clos, d’une froideur de glace, imperturbable, impressionnante, qui se faisait une joie sévère mais contenue d’arracher les enfants à leur famille. Un fantassin de la loi, un roc immuable chargée de faire appliquer les règlements à ceux qui sont en marge. Sans la moindre once d’humanité.

Je n’étais pas naïve. Je savais bien que cette image était sûrement exagérée. Une sorte de mélange de stéréotypes d’avocats et de nourrices, de sévérité et de maternalisme de mère supérieur. De bienveillance et de cadre. A minima, elle devait être obsolète.

Et en ayant vu sortir la personne qui m’avait précédée dans ce bureau, je ne doutais plus de l’humanisme de la personne qui y siégeait.

Mais je n’aurais jamais pu imaginer à quel point je m’étais trompée.

La femme qui se tenait devant moi n’avait pas trente ans. Brune, sa peau était de nacre et son corps était fin. Elle devait mesurer dans les un mètre soixante, guère plus. Elle était vêtue d’une tunique légèrement décolletée, noire, aux fins arabesques turquoise. Légère et volante, la chute était en diagonale, découvrant la moitié d’une cuisse avant de plonger recouvrir l’autre genou. Alors qu’assez simple, elle était portée avec grâce et séduction, comme une deuxième peau. Ses cheveux ondulés étaient retenus en partie dans un chignon lâche et quelques mèches rebelles folâtraient ici et là. Son visage était esquissé de traits fins et harmonieux, de courbes tendres et légères, rehaussées délicatement d’un petit nez en trompette et de lèvres fines au teint de bouton de rose.

Dans ce magnifique tableau, l’artiste n’avait esquissé ce corps que de quelques traits de crayon, puis la personnalité qui l’habitait l’avait coloré d’elle-même.

Mais le peintre avait décidé de peaufiner une caractéristique avant d’abandonner son esquisse à sa juste propriétaire : les yeux. Ceux-ci étaient grands et d’un bleu océan. Ils ressemblaient à des trous noirs qui absorbaient tout ce que le monde pouvait cacher. Leur beauté sans égale n’était qu’un voile attirant pour qui voulait s’y perdre. Mais celle qui détenait ce regard perçant n’avait pu s’empêcher d’y mettre sa petite touche personnelle en les décorant de traits noirs, les rendant encore plus attrayant.

De cette frêle enveloppe se dégageait une prestance, une impression de douce force inébranlable. Ce petit bout de femme rayonnait la confiance et l’empathie. Elle semblait être à la fois l’oreille parfaite et la main secourable.

On pouvait être surpris qu’un homme de cinquante ans fonde en sanglots devant une jeune femme qui était en âge d’être sa fille, alors qu’il suffisait de la regarder pour comprendre qu’elle était la personne idéale pour ça.

Mais dans les limbes de ses yeux, on y lisait le fardeau (à) que cela lui faisait porter. Car aussi forte paraissait-elle, son regard était tintée d’une fragilité voilée.

_ Mlle Lavoisière ? répéta-t-elle en arpentant la salle du regard.

_ C’est moi, fis-je en me levant.

Un sourire confiant et de circonstance illumina son visage. Ce sourire, c’était celui qu’elle devait adresser à toute personne venant la voir. Ce sourire, il ne se reflétait pas dans ses yeux océan.

Elle me tendit une main aux longs doigts fins et serra la mienne. Toujours ce même ressenti : une poigne ferme mais délicate. Une main de fer dans un gant de velours.

_ Bonjour, je suis Morgane Perrière. Enchantée de vous rencontrer. Si vous voulez bien me suivre, je tiens à m’excuser pour cette longue attente.

Alors que je la suivais en lui assurant que ce n’était rien, plusieurs choses se passèrent en moi. Je voulais ménager cette femme qui recevait toutes les misères du monde sur ses épaules, et en même temps je savais qu’elle était la personne parfaite pour que je puisse retrouver ma dignité évaporée.

Je me demandais combien de personnes avant moi s’étaient dit ça avant de s’engouffrer dans sa tanière, et combien avaient cédé à l’égoïsme face à ce rocher de confiance.

Nous entrâmes dans son bureau et je m’assis face à elle. Elle commença par se présenter, et sa douce voix mélodieuse se mit à me bercer, bien que ne répétant qu’en un peu plus détaillé ce qu’elle m’avait expliqué au téléphone. Dans cette pièce impersonnelle et vide, je me sentais en sécurité. J’étais ici pour trouver des solutions, non pour me morfondre.

Elle s’enquit du contenu de mon rendez-vous avec le médecin du travail. Tellement centrée sur mes propres douleurs, je sautai sur l’occasion pour lui raconter ce moment de ma vie qui avait tout bouleversé. Elle m’écoutait sans jamais m’interrompre, ne ponctuant que certaines de mes déclarations de quelques notes. Je sentais qu’elle comprenait, sans que j’eusse besoin de lui dire, toute ma douleur, toute mon inquiétude. Elle savait, elle.

Durant toute mon explication, je laissai mes lèvres former les mots tandis que mon esprit était totalement obnubilé par ses yeux. Les deux iris océan brillaient, m’envoutaient. A aucun moment elle ne lâchait mon regard, le corps penché vers moi, la main sous le menton. Tout, dans sa posture, criait l’importance de mes paroles, de ce que je ressentais, elle était toute ouïe, captivée. Et ses grandes billes bleues qui étaient rivés sur moi, me décortiquant comme un livre ouvert, buvant mes paroles. Je me sentais écoutée, comprise. Je me sentais à nouveau importante.

Lorsque j’eus fini, elle lança son crayon sur la table et se laissa tomber contre le dossier de son fauteuil, les sourcils froncés.

_ Pour tout vous dire, le médecin vous a parlé de tout ce qui existe alors que vous ne relevez quasiment d’aucun de ces dispositifs.

_ Mais je suis tout de même inapte à travailler ! rétorquai-je.

Elle esquissa un léger sourire en se redressant. J’aurais pu prendre ça pour de la moquerie, ou pour de l’inintérêt face à mes inquiétudes. Mais au contraire, il était juste… rassurant.

_ Vous n’êtes pas inapte à travailler tout court, vous êtes inapte au métier de couvreur. C’est un fait et on n’y changera rien. Maintenant, il s’agit ce que vous pouvez faire avec ça.

_ Rien. Je ne peux rien en faire, je suis couvreuse et rien d’autre. J’ai jamais travaillé dans autre chose.

Elle acquiesça, et étrangement, je trouvais apaisant de savoir qu’elle comprenait ma situation. Elle ne niait pas mon absence de qualification dans d’autres domaines, et pour ça, je lui en étais reconnaissante.

_ Vous n’avez pas d’autres formations, vous n’avez pas d’autres expériences. Et bien, il nous reste à aller voir quelles sont vos compétences.

_ Mes compétences ? répétai-je bêtement, ne comprenant pas où elle voulait en venir.

_ Vous n’avez fait que couvrir des toits d’ardoise depuis la maternelle ? Même le weekend ?

_ Bien sûr que non ! fis-je, un peu véhémente.

Elle vrilla alors ses yeux dans les miens, me transperçant. Le petit pic d’agacement que j’avais ressenti à sa dernière question disparut instantanément. J’étais sous le charme.

_ Donc vous avez d’autres compétences. A vous de les découvrir, à moi de vous y aider pour les exploiter ensuite.

Je la regardai béatement. Cela semblait… si simple, si évident une fois qu’elle l’eut dit. Toujours hypnotisée par son regard, je ne pouvais qu’acquiescer. Oui, j’avais d’autres capacités, d’autres ressources, et oui, elle allait trouver le moyen pour moi de les utiliser. J’en étais certaine.

Pour la première fois depuis le début du rendez-vous, elle détacha son regard, ouvrant le tiroir de son bureau pour en sortir un dossier beige. J’observai ses mouvements gracieux, ses doigts fins qui enveloppaient le document. Elle dégageait une aura profondément séduisante.

Elle en sortit une collection de prospectus, et commença à m’expliquer les différentes possibilités qui s’offraient à moi. Je buvais avidement ses paroles, sentant l’espoir s’éveiller en moi au fur et à mesure. Ma vie ne s’était pas arrêtée. Je n’étais pas réduite à être une handicapée qui vivrait sur le dos des contribuables. Je pouvais avoir un avenir, tant que je m’en donnais les moyens. La route serait rude, semée d’embuches, elle ne me le cachait pas. Mais pas impraticable.

Tandis qu’elle parlait, je la contemplais sans broncher. Les manches longues de sa robe faites de tulle épousaient  le contour fin de ses bras, laissant apparaitre les muscles saillant sous le voile noir. J’observai le mouvement de ses lèvres rouges au contour bien dessiné, et toujours l’éclat brillant de ses yeux. Rien qu’à la vue d’une si belle femme, toutes les personnes qui venaient la voir n’avaient d’autres choix que d’être subjugué. En tout cas, moi je l’étais.

Et sa manière de vous mettre en confiance, de vous rassurer, de vous écouter… Toute sa personne ne pouvait qu’embellir l’avenir le plus morose.

_ L’important actuellement, c’est de connaitre la durée restante de votre arrêt, m’expliqua-t-elle patiemment. Le médecin de la Sécurité sociale a pour rôle de définir si oui ou non, votre état de santé justifie que vous perceviez encore des indemnités journalières. Pour ça, il faut avoir un problème de santé évolutif. La question n’est pas d’être guérie, mais de ne pas être stabilisée. Tout dépendra de sa décision. Vous souvenez vous du médecin qui vous a ausculté à vos trois mois d’arrêt ?

Je répondis à la négative, ayant vu bien trop de médecins pour m’en souvenir.

_ D’accord, je vais me renseigner et je vous recontacte pour que vous preniez rendez-vous avec lui.

Nous parlâmes encore quelques instants, recherchant quelles professions pouvaient m’attirer. Je me sentais plus légère, un poids en moins sur le cœur. Je n’étais pas devenue totalement inutile.

Et cette femme était si assurée, si professionnelle mais en même temps si humaine, que je ne pouvais que lui faire confiance. J’étais sûre d’y arriver, tant qu’elle me guidait.

Avant de nous dire au revoir, elle me serra la main et me dit, avec la voix pleine d’assurance :

_ Il n’y a aucune raison pour que vous ne parveniez pas à vous reconstruire un avenir solide. Ensemble, on va déblayer un peu tout ça. Je suis ravie de vous avoir rencontrée, Mademoiselle.

_ Moi de même, souriais-je, et merci, merci pour tout.

Je ne pouvais pas être plus sincère.

En tournant les talons, ses paroles me revinrent. « Ensemble, on va déblayer un peu tout ça ». Personnellement, elle pouvait déblayer tout ce qu’elle voulait. J’avais confiance.

En une heure, elle m’avait ramenée à la vie. Plus rien ne m’importait, je boirais avidement chacune de ses paroles et effectuerais le moindre de ses désirs. Elle était l’experte, elle m’avait tendue la main puis allumé la lumière, me permettant de discerner l’issue du tunnel.

Elle était la seule qui m’avait comprise.

La seule capable de me guider.

J’avais confiance.

Souriante, le cœur débordant d’espoir.

C’est moi, Julia.

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